Lea Renucci (EHESS/Centre Norbert Elias/Université de Vérone) soutient sa thèse en histoire préparée sous la direction de Jean Boutier (CNE/EHESS) et Corrado Viola (Université de Vérone), le 16 octobre 2020 à 14h00 à l’EHESS Campus Marseille à la Vieille Charité, en salle A, et également en visioconfécence.
Afin d’affecter le moins possible la qualité de la visioconférence, l’accès du public est limité. Les personnes souhaitant assister à la soutenance devront se rapprocher du candidat.

Titre
L’Arcadia per lettera : sociabilités épistolaires et réseaux académiques en Italie au XVIIIe siècle

Résumé
A l’époque moderne, les académies font partie des lieux de sociabilités qui animent la vie intellectuelle des villes européennes et qui participent aux échanges et à la circulation des savoirs. Parmi les milliers d’académies des Etats italiens, l’académie d’Arcadie est fondée le 5 octobre 1690 à Rome par l’initiative d’hommes de lettres qui fréquentaient l’Académie Royale de Christine de Suède et l’académie romaine des Infecondi. Giovan Mario Crescimbeni (1663-1728), premier gardien général de l’Arcadie, donne à cette académie une dimension péninsulaire inédite par la création d’implantations locales nommées colonies, fondées par initiatives individuelles d’académiciens dans de nombreux centres urbains majoritairement italiens. L’originalité de l’Arcadie réside dans sa capacité à réunir plus de 9 600 hommes et de femmes de lettres entre 1690 et 1800 et à établir différents réseaux à l’échelle de la péninsule : institutionnel, épistolaire et relationnel. En quoi l’Arcadie renouvelle-t-elle la forme des académies en mettant au cœur de son fonctionnement l’écriture épistolaire ? Comment s’organisent ces différents réseaux académiques et quels sont leurs effets et leurs formes de coordination ? En quoi l’académie d’Arcadie réussit-elle à associer des milliers d’hommes et femmes de lettres des divers centres urbains italiens et d’Europe ? Cette thèse étudie l’Arcadie par différentes approches, du niveau local aux échelles péninsulaire et européenne, à partir des lettres manuscrites échangées entre les membres de l’Arcadie romaine et des colonies.

Title
L’Arcadia per Lettera. Epistolary Sociabilities and Academic Networks in Italy in the 18th century

Abstract
In the early modern period, academies are part of the places of sociability that animate the intellectual life of European cities and participate in the exchange and circulation of knowledge. Among the thousands of academies in the Italian States, the Academy of Arcadia was founded on October 5th 1690 in Rome by men of letters who attended the Royal Academy of Christine of Sweden and the Roman Academy of the Infecondi. Giovan Mario Crescimbeni (1663-1728), the first General Custodian of the Arcadia, gave this academy an original peninsular dimension through the creation of local settlements called colonies, founded by individual initiatives of academics in many urban centres, mostly in Italy. The originality of the Arcadia lies in its ability to bring together more than 9,600 men and women of letters between 1690 and 1800 and to establish various networks on a peninsular scale: institutional, epistolary and relational. In what way does the Arcadia renew the form of the academies by putting epistolary writing at the heart of its functioning? How are these different academic networks organised? What are the effects of these networks and the forms of coordination? In what way does the Academy of Arcadia succeed in bringing together thousands of men and women of letters from the various Italian urban centres and from Europe? This thesis studies Arcadia through different approaches, from the local level to the peninsular and European scales, based on the manuscript letters exchanged between the members of the Roman Arcadia and of the colonies.

Jury
Maria Pia Donato, CNRS.IHMC, Paris (Rapporteure)
Pierre-Yves Beaurepaire, Université de Nice Sophia-Antipolis, Nice (Rapporteur)
Emmanuelle Chapron, Université Aix-Marseille, Aix-en-Provence
Maurizio Campanelli, Université La Sapienza, Rome
Jean Boutier, EHESS/Centre Norbert Elias, Marseille (Directeur)
Corrado Viola, Université de Vérone, Vérone (Directeur)

Ecole doctorale
EHESS – Formation doctorale « Sciences sociales – Marseille » (École doctorale 286)
Spécialité : histoire