Axe thématique. Chantiers féministes

Axe thématique « Chantiers féministes » (contrat 2024-2028)
Coordination : Stéphanie Fonvielle (linguistique, Aix-Marseille-Université), Perrine Lachenal (anthropologie, CNRS), Céline Lesourd (anthropologie, CNRS).
Courriel : chantiersfeministes@centrenorbertelias.fr

Résolument collectifs, attentifs à la pluralité des expertises, des approches disciplinaires, des terrains et des thématiques, les Chantiers féministes mettent au travail les questions de pouvoir et de rapports sociaux de sexe telles qu’elles influencent nos recherches, nos collectifs de travail et nos métiers.

 

S’ancrer dans le champ des études féministes

Le champ de recherche des études féministes s’est initialement construit autour de remises en questions épistémologiques portant sur les manières dont les connaissances, et donc notre rapport au monde, sont produites par les sciences.
La critique féministe a mis en doute l’universalité et la neutralité proclamées des savoirs académiques, en révélant l’existence d’un biais androcentré ainsi que la puissance des rapports de pouvoir qui conditionnent les manières de faire de la recherche. Elle a rendu visible les processus à travers lesquels sont tracées les lignes de partage entre les objets d’études jugés légitimes et illégitimes, entre ce qui est mis en lumière et ce qui reste dans l’ombre, entre ce qui est dit et ce qui est tu, entre ce qui est effacé et ce qui est archivé. Les études féministes continuent de rassembler de nombreuses recherches qui invitent inlassablement les sciences sociales et humaines à un mouvement de décentrement : il s’agit avec elles de penser depuis les marges, depuis les vides et les manques, depuis les silences, depuis les ratures et les hésitations. Et c’est à cette même invitation que les Chantiers féministes souhaitent répondre. L’objectif est de faire vivre un espace de pensée critique et de résistance intellectuelle face aux menaces qui pèsent, aujourd’hui toujours, sur les libertés académiques en général et les théories de l’émancipation en particulier.

 

De l’enquête à l’écriture et au “faire laboratoire” : propositions d’outils pour (re)penser les mondes sociaux

Aux Chantiers féministes, nous interrogeons ensemble nos manières de travailler et de produire des connaissances – en solo, en équipe, en laboratoire – depuis la façon de construire une question de recherche jusqu’au moment de la publication, en passant par le rapport aux archives et aux sources, par la pratique du terrain ou par l’étape de l’écriture et de la restitution.
Comme dans tout véritable chantier, nous avons besoin d’outils – conceptuels – ainsi que de méthodes et de savoir-faire non seulement pour déconstruire mais aussi pour « faire » différemment. Nous voulons pouvoir connaître et contextualiser, afin de les mobiliser en pratique, les différentes théories et méthodologies féministes. En ce sens, l’espace de travail que nous avons conçu est polymorphe, dédié tant à la production de recherches et d’analyses qu’aux échanges et à la (co- et auto-)formation sur l’histoire et les ressources pratiques et théoriques de la recherche féministe.
Nos rencontres mensuelles s’organisent autour de trois formats différents, portant sur des thématiques et des questions définies collectivement en début d’année :

  • des séances exploratoires construites comme des demi-journées d’étude autour d’un corpus de supports variés ;
  • des séances de lecture qui proposent de découvrir et d’arpenter collectivement un/des texte(s) ou un livre ;
  • des séances de rencontres-discussions avec des autrices d’ouvrages récents ou de recherches majeures dans le champ des études de genre et des études féministes.

Plusieurs de nos rendez-vous sont pensés en complicité ou en écho avec les autres axes-thématiques du laboratoire, qui portent également au cœur de leurs questionnements respectifs les enjeux de genre et d’égalité. La vie du laboratoire se trouve ainsi enrichie par des occasions d’échanger et de travailler, en équipe, à partir de nos expériences de recherche mais aussi des expertises développées dans les différents métiers qui composent un laboratoire.

 

Recherches et terrains en cours
– Répartition sexuée du travail agricole dans le bassin méditerranéen ;
– Couples et enjeux économiques de la conjugalité en Afrique de l’Ouest ;
– Pratiques de l’inceste et pratique de réparation dans les familles occidentales ;
– Masculinités et relations aux oiseaux dans le monde arabe ;
– Travail féminin kanak sur mines : questions intersectionnelles ;
– Approche genrée des normes et systèmes juridiques ; genre et féminisme dans la fonction publique en France
– Invisibilité des expositions cancérogènes et des cancers professionnels chez les femmes en France ;
– Sages-femmes misak et violences de genre en Colombie ;
– Transformation des masculinités en France ;
– Approche genrée du rapport au sale, au propre et au soin des milieux altérés (Vietnam/France) ;
– Mondialisation, télé-réalité et amour (Pologne/France) ;
– Usages scripturaux et pratiques d’écriture “inclusive”;

Activités scientifiques
Séminaire mensuel Chantiers féministes

Réseau scientifique
EFiGiES – Association de jeunes chercheur.e.s en études féministes, genre, et sexualités
GIS Institut du Genre