À partir d’une démarche interdisciplinaire centrée sur la fin du XXe et le XXIe siècle, ces journées d’étude proposent de mener une réflexion sur les rapports qu’entretiennent art et langage dans l’art contemporain. Après un report à l’automne dernier, les journées ont évolué vers un format original, entièrement numérique, et se dérouleront en plusieurs temps :
– Une série d’entretiens préliminaires (YouTube FRAC PACA)
Les communications des différents intervenants (YouTube du FRAC PACA)
– Quatre table rondes en direct, les 20 et 27 février qui permettront aux intervenant.e.s et au public d’échanger autour des propositions publiées en amont (via Zoom AMU / Informations de connexion via l’event Facebook)

Les journées sont proposées par Aix-Marseille Université (École doctorale 354 « Langues, Lettres et Arts »), le Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur, en collaboration avec le Centre Norbert Elias et le Laboratoire d’Études en Sciences des Arts. Elles sont organisées par Agathe Bastide (Centre Norbert Elias/AMU), Ilona Carmona (Laboratoire d’Études en Sciences des Arts/AMU), Delphine Mazari (Laboratoire d’Études en Sciences des Arts/AMU), en association avec Jean-Paul Fourmentraux (Centre Norbert Elias/AMU) et Anna Guillló.

Présentation

À partir d’une démarche interdisciplinaire centrée sur la fin du XXe et le XXIe siècle, ces journées d’étude proposent de mener une réflexion sur les rapports qu’entretiennent art et langage dans l’art contemporain. Il s’agit alors d’envisager ces deux objets conjointement afin d’étudier leurs relations internes et externes aux œuvres d’art contemporain. Ces journées d’étude numériques s’articulent en quatre sessions. La première envisage la parole comme matériau dans l’art contemporain. Au-delà du théâtre qui place habituellement la parole au centre, dans quelle mesure le performatif produit-il de l’artistique ? Par l’étude de ces pratiques, il s’agit de penser, d’une part, ce qui transforme le dire en matériau et d’autre part, d’identifier les effets du performatif linguistique dans l’art.
La seconde session traite de l’instabilité de la limite entre l’œuvre et le texte qui l’accompagne. Depuis la naissance de l’art conceptuel, le texte apparaît comme constitutif de l’œuvre. Dans ce cadre, quelle place accorder au texte qui accompagne, augmente, voire prolonge ces œuvres sous d’autres formes ?
Nous proposons ensuite de réfléchir au langage à l’ère du numérique. Nous questionnerons durant cette matinée, la manière dont la création de langages de programmation à des fins plastiques peut redéfinir les limites de l’œuvre d’art. Aussi nous nous demandons, comment l’écologie numérique, l’écriture du code et la puissance des algorithmes bousculent-elles les relations entre art et langage ?
Enfin, la dernière session traite des expériences de médiations. En effet, nous assistons aujourd’hui à une multiplication des formes de médiations culturelles. Qu’elle soit verbale ou textuelle, la médiation vient se placer entre l’œuvre et le spectateur. À cet égard, qu’en-est-il des différents niveaux d’influence de la médiation sur l’expérience in situ d’une œuvre et sa perception ? Les intervenant.e.s se demanderont « quelles positions pour l’art ? »

 

Programme

 

Session 1 : La parole comme matériau


Dans cette session d’ouverture des journées d’étude « Ce que le langage fait à l’art », les intervenants envisagent la parole comme matériau dans l’art contemporain. Au-delà du théâtre qui place habituellement la parole au centre, dans quelle mesure le performatif produit-il de l’artistique ? Par l’étude de ces pratiques, il s’agit de penser, d’une part, ce qui transforme le dire en matériau et d’autre part, d’identifier les effets du performatif linguistique dans l’art.

Parler, suggérer, réparer – deux performances récentes de Grace Ndiritu et Dominique Gilliot
Louise Hervé (artiste, ENSAPC, Université de Cergy Pontoise, laboratoire AGORA) et Clovis Maillet (artiste, ALHOMA-CRH-EHESS, ESAD Angers-TALM)

NE MINIMISEZ PAS LA SITUATION PLASTIQUE DANS LAQUELLE JE VOUS PARLE. X-Y-Zédaire en quelques lettres
Cécile Mainardi (poétesse et artiste, CNL)

Les mots du cirque : l’effet institutionnalisant du langage
Léa de Truchis de Varennes (ED58 de l’université Paul Valéry Montpellier 3)

Anywhere Out Of The Book
Camille Videcocq (ESADMM)

BIENTOT EN LIGNE > Table ronde en présence des intervenants-e-s
Modération : Ilona Carmona (LESA, AMU) , Agathe Bastide (CNE, AMU), Delphine Mazari (LESA,AMU)

 

Session 2 : Instabilité de la limite entre l’œuvre et le texte qui l’accompagne


Cette seconde session traite de l’instabilité de la limite entre l’œuvre et le texte qui l’accompagne. Depuis la naissance de l’art conceptuel, le texte apparaît comme constitutif de l’œuvre. Dans ce cadre, quelle place accorder au texte qui accompagne, augmente, voire prolonge ces œuvres sous d’autres formes ?

Sur la possibilité d’une esthétique de la conférence esthétique. L’œuvre de Benoît Maire
Sally Bonn (Université de Picardie Jules Verne. Laboratoire CRAE)

Catalogue raisonné. Une conférence performée
Hubert Renard (artiste)

Une littérature de lisières
Laure Limongi (écrivaine, éditrice)

Le stock et le flux
Pascal Navarro (Artiste, LESA, AMU)

BIENTOT EN LIGNE > Table ronde en présence des intervenant-e-s
Modération : Ilona Carmona (LESA, AMU) , Agathe Bastide (CNE, AMU), Delphine Mazari (LESA,AMU)

 

Session 3 : Le langage à l’ère du numérique


Avec cette troisième session, nous proposons de réfléchir au langage à l’ère du numérique. Les intervenants questionnent la manière dont la création de langages de programmation à des fins plastiques peut redéfinir les limites de l’œuvre d’art. Aussi certains se demandent comment l’écologie numérique, l’écriture du code et la puissance des algorithmes bousculent-elles les relations entre art et langage ? Plus largement, c’est le langage en tant que manière de construire le réel qui est interrogé.

Art, Code, Algorithmes : actes et formes d’écritures numériques
Jean-Paul Fourmentraux (CNE-AMU)

Ce que le langage fait au computationnel. Un nouveau ‘‘tournant linguistique’’ en art ?
Judith Michalet (Sorbonne de l’université Paris 1-UFR4, l’institut ACTE-EA 7539)

Réalisme et irrréalisme en esthétique : le symbole à l’épreuve de l’expérience
Charles Floren (AMU)

BIENTOT EN LIGNE > Table ronde en présence des intervenant-e-s (27 février 10h00 Zoom AMU)
Modération : Ilona Carmona (LESA, AMU), Agathe Bastide (CNE, AMU), Delphine Mazari (LESA,AMU), Clémence Revuz (Chargée du pôle transmission, Seconde Nature)

 

Session 4 : Expériences de médiations : quelles positions pour l’art ?


Cette dernière session traite des expériences de médiations. En effet, nous assistons aujourd’hui à une multiplication des formes de médiations culturelles. Qu’elle soit verbale ou textuelle, la médiation vient se placer entre l’œuvre et le spectateur. À cet égard, qu’en-est-il des différents niveaux d’influence de la médiation sur l’expérience in situ d’une œuvre et sa perception ? Les intervenants se sont demandés, à ce propos, « quelles positions pour l’art ? »

Le poème : paratexte sur l’art ? Conversation avec Cole Swensen
Lénaïg Cariou (Université Paris VIII Vincennes Saint-Denis) et Cole Swensen (éditrice, poète, traductrice et universitaire américaine)

Quand la performance questionne notre rapport et notre perception à l’espace muséal
Yvan Chasson (EHIC, Université de Limoges)

La notice de compositeur de musique contemporaine : entre paratexte par l’art et paratexte sur l’art
Florence Lethurgez (CNE, IUT d’Aix-Marseille)

BIENTOT EN LIGNE > Table ronde en présence des intervenant.e.s (27 février 14h00 Zoom AMU)
Modération : Ilona Carmona (LESA, AMU) , Agathe Bastide (CNE, AMU), Delphine Mazari (LESA,AMU), Clémence Revuz (Chargée du pôle transmission, Seconde Nature)

 

Bibliographie indicative


Austin John Langshaw, Quand dire, c’est faire, [1962], trad. Gilles Lane, Paris, Seuil, coll. « Points Essais », 1991.
Cassin Barbara, Q.uand dire c’est vraiment faire : Homère Gorgias et le peuple arc-en-ciel, Fayard, coll. « ouvertures », 2018
Erwin Panofsky, Essais d’iconologie : thèmes humanistes dans l’art de la Renaissance [1939], trad. Claude Herbette et Bernard, Teyssèdre, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque des sciences humaines », 1979.
Glicenstein Jérôme, L’art : une histoire d’expositions, Paris, PUF, coll. « Lignes d’art », 2009.
Goldsmith Kenneth, L’écriture sans écriture. Du langage à l’âge numérique, [2011], trad. François Bon, Paris, Jean Boîte Éditions, coll. « Uncreative Writings », 2018.
Lee Rensselaer Wright, Ut Pictura Poesis : Humanisme et théorie de la peinture XV-XVIIIe siècles [1940], trad. Maurice Brock, Paris, Macula, coll. « La littérature artistique », 1991.
Lévy Pierre, De la programmation considérée comme un des Beaux-Arts, Paris, La découverte, coll. « textes à l’appui / Anthropologie des sciences et des techniques », 1992.
Montandon Alain (dir.), Iconotextes, Paris, Ophrys, 1990.
Mougin Pascal (dir.), La tentation littéraire de l’art contemporain, Dijon, Presses du réel, coll. « Figures », 2017.
Popelard Marie-Dominique, Ce que fait l’art, Paris, PUF, coll « Philosophies », 2002.
Steiner George, Réelles présences : Les arts du sens, [1989], trad. Michel R. de Pauw, Paris, Gallimard, coll. « Folio essais », 1994.
Sontag Susan, L’œuvre parle, [1966], trad. Guy Durand, Paris, Christian Bourgois, coll. « Titres », 2010.
CRAI_ENSP (éd.), Actes du colloque Arts et langages : Épreuves contemporaines des relations textes & images (LUMA, Arles, 7 et 8 février 2018), CRAI_ENSP, Arles, 2018.

Illustration : Pascal Navarro, « Le Lit ». 2019. © Yohann Gozard