L’association AMADES (Anthropologie Médicale Appliquée au Développement et à la Santé) organise un colloque international francophone multisites, intitulé « Anthropologie et Covid-19. États, expériences et incertitudes en temps de pandémie ». Ce colloque vise à questionner la recherche en anthropologie sur la crise sanitaire provoquée par la pandémie à SARS-CoV-2 et la manière dont cette nouvelle pandémie vient renouveler les objets et les méthodes de la discipline. 

International et multisites, le colloque est programmé en présentiel à Marseille (France) du 15 au 17 juin 2022. Les antennes de Ouagadougou (Burkina Faso), Lausanne (Suisse), Dakar (Sénégal) et Montréal (Canada) organisent chacune un événement parallèle début juin sur leur site ou en visio. 

Dans les situations épidémiques, les anthropologues ont souvent joué un rôle important pour observer et décrire le quotidien en transformation. Ils interviennent pour tenter de faire reculer les peurs au sein des communautés, produire des savoirs utiles pour faciliter et adapter les réponses en étudiant en temps réel l’impact sociétal des crises sanitaires. Cependant, dans le nouveau contexte pandémique du COVID-19, l’ensemble de la vie en société, de l’intime au politique, connaît un ébranlement inédit.

Pour comprendre et analyser « sur le vif » cette crise sanitaire, on peut s’appuyer sur des travaux anthropologiques antérieurs. En effet, les liens entre l’anthropologie et le champ des maladies infectieuses sont anciens et débordent l’intérêt pour les grandes crises épidémiques de la fin du 20ème siècle. L’épidémie du sida semble néanmoins avoir joué un rôle de catalyseur, opérant un rapprochement sans précédent entre les sciences de la vie, les professionnel∙les de santé, les malades et les chercheur∙es en anthropologie, fondé sur une volonté commune de trouver des solutions aux enjeux concrets de l’épidémie. Dans les épidémies de fièvre hémorragique à virus Ebola qui ont eu lieu en Afrique centrale et plus récemment en Afrique de l’Ouest, la discipline a également investi pleinement la question, notamment pour comprendre les représentations de la contagiosité, le rapport à la mort et les reconfigurations des rites funéraires en contexte d’épidémie. Les émergences de zoonoses, et notamment celles relatives à de nouveaux virus respiratoires, ont également été des lieux privilégiés pour l’analyse anthropologique de nos relations avec les espèces animales, que celles-ci favorisent ces émergences infectieuses ou, au contraire, qu’elles visent à les prévenir si ce n’est à s’y préparer à partir de nouvelles formes de coopérations entre humains et animaux. Ces recherches constituent en outre des voies fécondes par lesquelles saisir les transformations, historiques et contemporaines, des politiques de santé publique. Progressivement, des dispositifs de financement entièrement dédiés aux sciences sociales ont été instaurés dans le contexte de certaines pathologies. L’anthropologie a gagné en légitimité sur le grand échiquier de la recherche médicale et des politiques de santé.

Qu’en est-il avec la pandémie de Covid-19 ? Quels rapprochements cette nouvelle pandémie suscite-t-elle entre les pouvoirs publics, les professionnel∙les de santé et les chercheur∙es en anthropologie ? En France, l’anthropologie a été représentée dès le premier Conseil scientifique Covid-19, institué le 11 mars 2020 par le Ministre de la Santé pour éclairer la décision publique dans la gestion de la crise. Des appels à projets ANR « flash » et « recherche-action » ont été ouverts, intégrant un volet sciences humaines et sociales. Parallèlement à ces réponses institutionnelles, et plus prosaïquement, il convient d’interroger comment les recherches anthropologiques sont déployées « sur le terrain », sur la base de quels dialogues et de quelles collaborations. Quels sont les apports et les limites de la discipline dans la compréhension de cette situation et des enjeux éthiques qui en émergent ?

Axes retenus

Axe 1 – La souffrance : formes « covidiennes » de la maladie et de la mort
Axe 2 – Les écosystèmes informationnels et les rapports entre global et local
Axe 3 – Genre, âge et inégalités sociales
Axe 4 – De l’individu au système de santé globale : acteurs et pratiques à l’épreuve de la crise
Axe 5 – Pour une anthropologie écologique des maladies émergentes
Axe 6 – Défis pour la recherche en anthropologie

 

Comité d’organisation

BUREAU-POINT Ève
BURGUET Delphine
DASSIEU Lise
DIDIER Pierrine
FAYE Rose-André
FOLEY Rose-Anna
GRANIER Anne-Lise
HANCART PETITET Pascale
LE CLAINCHE-PIEL Marie
ORTIZ CARIA Alexandra
QUAGLIARIELLO Chiara
SERVY Alice
TARANTINI Clément
TIENDREBEOGO Georges

Comité scientifique

BILA Blandine
BOYE Sokhna
BUREAU-POINT Eve
BURGUET Delphine
DASSIEU Lise
DESCLAUX Alice
DIDIER Pierrine
EL MALICK SY Camara
EPELBOIN Alain
FOLEY Rose-Anna
FAYE Rose-André
GRANIER Anne-Lise
HANCART-PETITET Pascale
HANE Fatoumata
JAFFRE Yannick
LE CLAINCHE-PIEL Marie
LE MARCIS Frédéric
MININEL Francesca
MOULIN Anne-Marie
MULOT Stéphanie
NDIONE Albert Gautier
ORTIZ CARIA Alexandra
QUAGLIARIELLO Chiara
SARRADON Aline
SERVY Alice
SOUBEIGA  André-Marie
TARANTINI Clément
TAVERNE Bernard
TIDIANE Ndoye
TIENDREBEOGO Georges

Partenaires

Centre Norbert Elias
IRD
CNRS
CESP
Cems
TransVIHMI
Institut La personne en médecine