Marco Bar

Histoire moderne
Doctorant (Avignon Université)
marco.bar@univ-avignon.fr

 

Doctorat

Thèse en histoire en préparation depuis 2016 sous la direction de Frédéric Monier.

Titre du projet de thèse
Les scandales de la corruption à Marseille (XXe siècle)

Résumé du projet de thèse
Ce travail sur la corruption politique à Marseille a commencé en septembre 2015, dans le cadre de ma deuxième année de Master, au sein du programme de recherche franco-allemand POCK2 (« Politique et corruption, argent immoral et influence politique en Allemagne et en France aux XIXe et XXe siècles »). La première année de recherche a abouti à la rédaction d’un mémoire intitulé : « Le maire « intègre » et les autres. Genèse des scandales de corruption politique à Marseille (Années 1880 – Années 1910) » et soutenu en septembre 2016. A la suite de cette production, nous avons souhaité continuer les recherches sur le cas marseillais à travers un travail de thèse en agrandissant d’une part les bornes chronologiques, et d’autres part les hypothèses de travail. Il s’agit de saisir la genèse des affaires de corruption politique et des trafics d’influence dès la fin du XIXe siècle et d’analyser les évolutions des réseaux de clientèle et des scandales de corruption sur le long terme (environ 70 ans).
L’objectif de ces recherches est en premier lieu d’analyser les différentes pratiques de corruption et de clientélisme au sein de la sphère politique de Marseille à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Puis, dans une perspective proche de celle de Laurence Montel (concernant le banditisme et la prostitution principalement), de considérer les scandales de corruption politique et les liens de clientèle à partir des années 1880 comme genèse de problématiques contemporaines d’une part, et comme éléments constitutifs de la mauvaise réputation de la ville d’autre part. Cette hypothèse permet également de situer la ville de Marseille par rapport à la tendance générale en Europe à la fin du XIXe siècle où l’on perçoit un essor de l’intérêt porté aux scandales de corruption politique. Cette étude est également l’occasion de vérifier l’hypothèse selon laquelle la particularité du cas marseillais viendrait plutôt de la création d’un imaginaire social sur la classe politique marseillaise et ses possibles implications dans divers scandales, et moins d’une réelle spécificité remarquable dans la corruption et la criminalité marseillaise en général.
L’un des nombreux apports scientifique de ce projet est de combler un vide historiographique dans l’histoire de la corruption politique, et plus précisément, à Marseille. En travaillant en collaboration avec M. Nicolas Maïsetti (qui effectue des recherches sur une affaire de corruption de fonctionnaires (affaire des fausses factures de l’Urbaine Immobilière) à Marseille dans les années 1960-1970) et M. Cesare Mattina, cotuteur de cette thèse et spécialiste du clientélisme marseillais dans les années 1970-1990, nous avons l’ambition de pouvoir mettre sur pied une histoire de la corruption et du clientélisme à Marseille sur plus d’un siècle.
Ce travail prend place au sein du Centre Norbert Elias et ses objectifs s’intègrent très bien à ceux présentés par Mme. Marion Fontaine et Mme. Christine Demmer pour le domaine de recherche « Espaces et objets politiques », notamment pour ce qui est de l’étude du politique par le haut et par le bas, et pour les différents jeux d’échelles  propres aux analyses localisées ayant des ambitions de comparaison internationales, qui sont au cœur de ces recherches.
Ce projet de recherche a un ancrage local très important : l’étude est centrée sur une ville de notre région. Elle s’inscrit donc dans un des axes du programme de recherche POCK2 : « Les faveurs au village et dans le quartier. La corruption au niveau local (1880-1970) ». Malgré cela, un des objectifs de ce travail de recherche est d’amener à la comparaison internationale, notamment avec l’Allemagne et de travailler conjointement avec le doctorant Daniel Kück en charge de ces travaux pour la partie allemande du programme de recherche.  De plus, la création d’un Groupement De Recherche International permet d’ouvrir les comparaisons et les études à d’autres pays (Espagne, Canada ou encore la Bulgarie et la Roumanie) afin de chercher des points communs ou des différences notables entre ces analyses locales.
La pluridisciplinarité de ce projet en Histoire, sociologie et sciences politiques (coordonné par un enseignant-chercheur en Histoire et un en sociologie) permet une étude à la fois des faits, des mécanismes, des transformations, mais également une réelle réflexion sur la classe politique marseillaise, tant dans leurs rapports entre eux (on trouve par exemple de nombreuses accusations de corruption utilisées comme arme politique), qu’avec les citoyens marseillais à travers les réseaux de clientélisme.