Une présentation des travaux des étudiants de master de l’EHESS Marseille issue de l’atelier photographique de la Fabrique des écritures.

L’enquête s’est déroulée dans les bâtiments de la prison historique des Baumettes à Marseille, construits dans les années 1930 et qui seront démolis pour laisser la place à un nouvel édifice pénitentiaire, les Baumettes III, prévu pour l’année 2021. Ces constructions vides, laissées en l’état au moment de leur abandon, présentent une incomplétude qui stimule l’imaginaire. Chaque cellule a la même taille et la même configuration, mais elle a été aménagée et décorée différemment par ses occupants. La sérialité fait apparaître, de façon plus évidente, les traces des goûts, des modes de vie, des différentes manières d’exister, jour après jour, dans un espace confiné.

Chaque participant à l’atelier a développé une approche personnel au terrain, selon sa sensibilité et sa capacité d’observation et de description à travers l’image. Les espaces de l’enfermement ont été rendus sous différentes formes narratives : l’organisation du dispositif de surveillance, la perception du temps dans l’incarcération, le désordre des matériaux abandonnés après le déménagement, les métaphores des aliments consommés par les prisonniers, l’attention au soin corporel contre l’aliénation de la condition pénitentiaire, l’importance affective des objets du quotidien, le rapprochement entre consommation muséale et témoignages inscrits sur les murs, la perception de l’enfermement comme incitation à la fuite. Ces entrées donnent à voir l’enfermement à travers ses traces, témoignages des individus qui l’ont vécu.

Photographes
Hussam Abed,
Mouaz Alfakeer,
Mathieu Anselmet,
Noémie Christen,
Sevin Keklik,
Perrine Kempf,
Flavio Parrinello,
Olivier Piraud-Medina,
Diego Santalla.

Atelier photographique
Cette exposition est issue de l’atelier photographique organisé par le master « Recherches comparatives en anthropologie, histoire et sociologie » de l’EHESS à Marseille et la Fabrique des écritures (Centre Norbert Elias). Coordonné par Marco Barbon et Franco Zecchin, l’atelier approfondit l’expérience de la photographie et de ses usages dans les sciences sociales, avec l’objectif d’expérimenter la photographie comme source de connaissance, outil d’enquête et de narration.

L’exposition présentée à la Vieille Charité à Marseille est inaccessible au public au depuis plusieurs mois mais une partie des travaux est présentée en ligne.