Johanne Same soutiendra sa thèse en sciences de l’information et de la communication (Aix-Marseille Université), préparée sous la direction de Brigitte Juanals (Centre Norbert Elias/Aix-Marseille Université), le 16 décembre 2021 à 9h30 à l’EJCAM (Marseille) en visioconférence. Lien sur demande à johanne.same@univ-amu.fr

Titre
Une approche communicationnelle des enjeux sociopolitiques de la « cohabitation culturelle ». Société civile et espaces publics

Résumé
Les questions migratoires font naître, depuis plusieurs années, divers débats et controverses dans les espaces publics contemporains soulevant ainsi, nombre d’enjeux de communication publique et politique. Dans cette thèse de doctorat, nous questionnons la cohabitation culturelle au sein des sciences de l’information et de la communication, ce que les chercheurs de notre discipline ont peu étudié, notamment en son aspect microsocial. Partant, la vocation principale de ce travail de recherche est de centrer l’attention sur la communication des associations humanitaires dont l’objet nodal est la défense des droits des personnes migrantes. Ainsi, la société civile apparaît au cœur des processus discursifs générés par les mouvements migratoires, plus particulièrement en région Provence-Alpes- Côte d’Azur, terre d’immigration depuis l’Antiquité. Dans cette perspective, cette recherche s’est appuyée sur le modèle empirico-inductif. Nous avons abordé la question autour des stratégies de communication, du répertoire d’action et des répertoires médiatiques d’associations humanitaires spécialisées sur ces questions, en nous basant, dans une approche ethnographique, sur l’association la Cimade. De notre analyse appert plusieurs éléments. De nouvelles questions émergent des enjeux contemporains de la cohabitation culturelle, dont celle du « retournement de stigmate ». Le lobbying politique ainsi que les témoignages qui circulent dans les espaces publics sont des outils de communication vigoureux de ces associations engagées. Il en ressort également que l’apolitisation tant recherchée s’avère faussée, désuète face aux nouveaux enjeux qui émergent d’une société multiculturelle aux prises de la mondialisation. Cette activité politique devient dans le même temps, liée à l’éthique religieuse, et l’on assiste à la « politisation du religieux ».

Title
A communicative approach to the socio-political issues of « cultural cohabitation ». Civil society and public spaces

Abstract
For several years now, migration issues have given rise to various debates and controversies in contemporary public spaces, thus raising a number of issues of public and political communication. In this doctoral thesis, we question the cultural cohabitation within the information and communication sciences, which researchers in our discipline have little studied, especially in its microsocial aspect. Therefore, the main vocation of this research work is to focus on the communication of humanitarian associations whose nodal object is the defense of migrants’ rights. Thus, civil society appears at the heart of the discursive processes generated by migratory movements, especially in the Provence-Alpes- Côte d’Azur region, a land of immigration since antiquity. In this perspective, this research was based on the empirico-inductive model. We approached the question around the communication strategies, the repertoire of action and the media repertoires of humanitarian associations specialized in these questions, by basing ourselves, in an ethnographic approach, on the association Cimade. Our analysis reveals several elements. New questions emerge from contemporary issues of cultural cohabitation, including that of « stigma reversal ». Political lobbying as well as testimonies that circulate in public spaces are vigorous communication tools of these committed associations. It also shows that the much sought-after apoliticization is proving to be distorted and outdated in the face of the new issues emerging from a multicultural society in the grip of globalization. This political activity becomes, at the same time, linked to religious ethics, and we witness the « politicization of the religious ».

Jury
Bautier Roger, professeur des universités à l’Université Sorbonne Paris Nord, rapporteur
Rasse Paul, professeur des universités à l’Université Côte d’Azur, rapporteur
Le Bechec Mariannig, maîtresse de conférences à l’Université Claude Bernard Lyon 1, examinatrice
Scopsi Claire, maîtresse de conférences au CNAM (Centre National des Arts et Métiers), examinatrice
Minel Jean-Luc, professeur des universités à l’Université Paris Nanterre, président du jury
Juanals Brigitte, professeure des universités à l’EJCAM (École de journalisme et de communication d’Aix-Marseille Université), directrice de thèse

École doctorale
354 – Aix-Marseille Université