Colloque « Les habitants des villes UNESCO. Attachement patrimonial et discours du quotidien », du 10 au 12 juin 202, au Palais des Papes à Avignon.
L’événement, co-organisé par la Ville d’Avignon et Avignon Université (Centre Norbert Elias et CIHAM), et placé sous le haut patronage du Centre du patrimoine mondial/Unesco, vise à mener une réflexion sur la place des habitants au sein des centres historiques et des sites patrimoniaux.
Places disponibles sous réserve des mesures sanitaires en vigueur.

A l’occasion des 25 ans de l’inscription d’un ensemble de monuments avignonnais (Palais des Papes, Petit Palais, cathédrale Notre-Dame-des-Doms, remparts et pont) sur la Liste du patrimoine mondial de l’humanité, la Mairie d’Avignon et Avignon université souhaitent mener conjointement une réflexion sur la place des habitants au sein des centres historiques et des sites patrimoniaux français et étrangers, parmi lesquels certains sont reconnus par l’Unesco. Ces derniers entretiennent des liens pluriels avec le patrimoine urbain relevant aussi bien d’une histoire longue, où les choix politiques, urbanistiques, architecturaux ou mémoriels gardent une part importante que du rapport d’attachement des pratiques ordinaires (Watremez, 2009) comme circuler ou habiter l’espace public.

Une enquête exploratoire (2020, dir. Isabelle Brianso et Margot Ferrand) réalisée à Avignon montre que les habitants ou les citoyens ordinaires (hors touristes) vivent le patrimoine local au quotidien, pour autant chaque habitant ne développe pas une « conscience patrimoniale » lorsqu’il se déplace dans la ville, au sens d’un ensemble d’actions citoyennes en faveur de la préservation des biens culturels dans l’espace et le temps. Néanmoins, les habitants mobilisent des habitudes et des comportements qui les ancrent dans des pratiques de sociabilité, et plus généralement dans des dynamiques de vie quant à cet écrin urbain à haute valeur patrimoniale. Le profil hétérogène des habitants des villes Unesco questionne les enjeux historiques, sociologiques, géographiques, touristiques et médiatiques des pratiques du quotidien. Notons que certains habitants “médiateurs” s’organisent pour faire découvrir des quartiers ou lieux de mémoires aux touristes de passage et aux locaux. Il convient aussi de rappeler que la densification périodique des centres historiques par les flux touristiques transforme les liens intimes des habitants à l’espace patrimonial (Delaplace & Simon, 2018). Ces tensions viennent bousculer leurs pratiques ordinaires du quotidien (par la non fréquentation de certains lieux, la modification des lieux de sociabilité, les nuisances urbaines ressenties, etc.) induisant une nouvelle circulation des habitants au sein de la ville, voire une réelle difficulté à se sentir concernés par la patrimonialisation des hyper-centres Unesco.

Ainsi, le colloque aura pour objectif de comprendre les rapports qu’entretiennent les habitants à la ville dans leurs pratiques ordinaires à partir d’études de cas et de retours d’expériences en tant que lieu de vie, entendu comme des lieux du quotidien vécus par les habitants (places, commerces, rues, etc.) mais aussi en tant qu’espace public offrant aux touristes-visiteurs de multiples lieux de patrimoines à faire découvrir (monuments, bâtiments, architecture, parcs et jardins, etc.), à préserver et à valoriser par et pour les habitants.

Avec la participation, pour le Centre Norbert Elias, d’Isabelle Brianso et Eric Triquet. Et en présence de la professseure invitée Ouidad Tebbaa (Université Cadi Ayyad de Marrakech, Maroc) qui interviendra pour la conférence inaugurale le jeudi 10 juin 2021, et pour une conférence thématique sur patrimoine et tourisme durable le vendredi 11 juin 2021.