Une « journée des écritures » se tiendra le 23 mars 2022 de 9h30 à 17h30 au Campus Condorcet dans le cadre de l’Atelier interlaboratoire « Pannes et réparations », réunissant des chercheur·es du LEGS et du Centre Norbert Elias. La matinée aura lieu en mode hybride et l’après-midi se déroulera en présentiel et sur inscription.

Coordination
Natacha Dugnat-Collomb
Mélanie Gourarier
Mylène Hernandez

Inscription auprès de hernandez.mylene@gmail.com

Programme – Journée « Façons d’écrire et de ne pas écrire »

 

Matinée (9h00-12h00) – Faire avec


En mode hybride
Paris · Campus Condorcet · Bâtiment de recherche Nord · Salle 1.003

Cette matinée consacrée aux écritures est une invitation au partage d’histoires et de ficelles afin de déplacer la description, voire la perception, commune, d’un rapport solitaire à la page blanche vers celle d’un moment collectif : est-on vraiment seul·e quand on écrit ? Pour déjouer les pannes et inquiétudes propre à l’écriture académique, nous proposons lors de cette première matinée d’ouvrir un atelier collaboratif lors duquel nous pourrons soumettre ce qui nous contraint et transmettre ce qui au contraire nous active (sous la forme de textes d’auteurices inspirantes, de techniques et tips animants, d’écoute de nos morceaux choisis, de lieux où apprendre et faire, etc.)
La séance sera introduite par Heta Rundgren, docteure au LEGS, qui proposera un atelier de « corpscentration » et reviendra sur l’épineuse question de l’écriture académique et des pannes qu’elle génère.

 

12h30-14h00 · Déjeuner – tiré du sac – à partager

 

Après-midi (14h30-17h00) – Atelier d’écrire queer


En présentiel (uniquement) et sur inscription
Paris · Campus Condorcet · Bâtiment de recherche Nord · Salle 1.003

L’après-midi sera le moment de la réparation en compagnie d’Émilie Notéris, travailleuse du texte, qui partagera avec nous ses outils et ses manières d’écrire queer pour nous aider à passer à la pratique. L’atelier s’appuiera sur un corpus de textes féministes littéraires et théoriques évoquant la panne ou l’arrêt afin d’apprendre à écrire en réparant les séparations arbitraires hérissées entre théorie et fiction. L’écriture queer sera mobilisée ici comme une pratique et une théorie qui vise à dynamiter les binarismes. Elle rejette les distinctions hiérarchiques des genres littéraires, la notion abusive d’« auteur » tout puissant détaché de ses réseaux sensibles et affinitaires autant que la pratique académique normative.
Émilie Notéris introduira cette séance consacrée à la pratique en nous proposant des astuces pour déjouer la panne de la page blanche. Ce moment bien douloureux est un moment d’invisibilité lorsque la vulnérabilité vient dévier le cours de l’écriture, l’empêcher. Rares sont les auteurs et autrices qui l’évoquent, il s’agit presque d’un tabou, d’un aveu d’impuissance. Vient de paraître une réédition chez Gallimard de L’Atelier noir d’Annie Ernaux, texte de commande qui devait porter sur les à-côtés ou l’autre côté de son œuvre. Elle avait décidé d’y publier ce qu’elle appelle son journal. Soit des feuilles volantes accueillant ses doutes, ses incertitudes, ses blocages. Tous ces moments où elle « n’écrit pas » mais qu’elle documente. À travers divers exemples, Émilie Notéris s’intéressera aux stratégies susceptibles de contrer cette perception de l’écriture suspendue envisagée comme un échec.