Marion Slitine a rejoint le Centre Norbert Elias en décembre 2020 pour mener un projet postdoctoral intitulé « Créativités urbaines au Proche-Orient : une ethnographie comparée de l’art dans l’espace public » (EHESS/Mucem). Dans la continuité sa thèse en anthropologie, ce projet comparatif s’intéresse au « faire art » dans l’espace public, dans plusieurs villes du Proche-Orient et à la manière dont les pratiques artistiques reformulent les « lieux du politique » dans un contexte de mobilisations contestataires.

Plus largement, ses recherches explorent les circulations culturelles entre le Proche-Orient et le Maghreb et les croisements disciplinaires entre pratiques artistiques et ethnographiques. À ce titre, elle est actuellement en résidence à la Fondation Camargo, en collaboration avec l’artiste Youness Atbane, pour le projet « Ramakech », qui explore la construction de l’objet « art contemporain arabe » et les circulations artistiques entre le Proche-Orient et le Maghreb, en partant des exemples palestinien – de Ramallah – et marocain – de Marrakech. Cette recherche-création interroge les effets des migrations artistiques sur les formes d’engagements des acteurs, en lien avec les moments révolutionnaires qu’ils traversent et l’inscription de ces pratiques artistiques dans l’espace public.

Au-delà de questionner les tensions entre le politique et le marché qui sous-tendent ces mondes de l’art, elle offre un regard critique sur la pertinence de la définition de l’« art contemporain arabe ». Elle donnera lieu à une oeuvre artistique polymorphe – une « ethnographie performée » –, tout en interrogeant l’apport des croisements méthodologiques entre écritures artistiques et ethnographiques, pour étudier les coulisses de l’art contemporain de la région Mena.

La résidence est rendue possible grâce au programme « Arts et sciences sociales » qui associe de l’EHESS et de la Fondation Camargo. Plus…

Marion Slitine est par ailleurs lauréate du prix de thèse 2020 du musée du quai Branly – Jacques Chirac pour sa thèse « La Palestine en créations. La fabrique de l’art contemporain, des territoires occupés aux espaces mondialisés » (2018, EHESS/IRIS). Un ouvrage issu de la thèse est en préparation aux Presses de l’Ifpo/Éditions Diacritiques.