Créativités urbaines “en révolte” en Méditerranée arabe

Créativités urbaines “en révolte” en Méditerranée arabe. Palestine, Liban, Maroc (2020-2022)

Coordination scientifique
Marion Slitine, anthropologue, EHESS/Centre Norbert Elias.

Financement
Contrat postdoctoral EHESS/Mucem.

Présentation
Le projet de recherche postdoctorale « Créativités urbaines “en révolte” en Méditerranée arabe » porte sur le « faire art » dans l’espace public (Palestine, Liban, Maroc) et explore les pratiques artistiques de/dans l’espace public. Ce projet comparatif entend archiver les phénomènes artistiques qui ont émergé dans les espaces publics à l’aune des soulèvements arabes, tout en examinant la construction des scènes artistiques dans des villes arabes. Il s’intéresse à la manière dont les pratiques artistiques reconfigurent la ville et reformulent les « lieux du politique » dans des contextes (post)coloniaux. Il s’agit d’analyser, à travers la circulation des modes d’expression artistique entre les villes, la condition urbaine dans les mondes arabes.

A la croisée de l’anthropologie de l’art et de l’anthropologie urbaine, ce projet permet de contourner une limite dans la recherche sur les mondes arabes, celle de réduire l’engagement des acteurs à une simple « mobilisation révolutionnaire » en occultant la multi-dimensionnalité de celle-ci. La question des rapports entre art et politique, appliquée au terrain arabe est examinée, pour la renouveler, dans l’optique de ne pas enfermer les acteurs dans un militantisme a priori défini ou de ne pas surinterpréter leurs stratégies politiques, mais d’explorer concrètement le déplacement des « lieux du politique », les nouvelles formes de mobilisations artistiques et citoyennes et la manière dont le politique se manifeste dans les espaces du quotidien. Par ailleurs, partant des phénomènes de réseaux et de flux culturels toujours accrus, ce projet postdoctoral explore la question des migrations culturelles et les notions de mondialisation artistique, appliquées au terrain moyen-oriental et maghrébin.

Parallèlement, le programme explore les pratiques artistiques ayant recours à l’anticipation, la science-fiction ou la projection dans le futur, comme acte performatif et politique dans des contextes de crises multiscalaires. A ce titre, Marion Slitine développe « Ramakech« , un projet de recherche-création avec l’artiste Youness Atbane, qui a donné lieu à deux résidences en 2021 : à la Fondation Camargo en partenariat avec l’EHESS et à Marrakech, à la Fondation Maison Denise Masson (Fondation de France) de l’Institut Français du Maroc. Plus largement, le projet de recherche explore les interactions entre l’art et le politique dans ses déclinaisons multiples et réunit à la fois des chercheurs en sciences sociales (anthropologie, sociologie, science politique, histoire, géographie, économie politique), et aussi des artistes et des acteurs culturels. Il a vocation à créer des synergies entre les mondes de la recherche et de l’art, dans une perspective de co-constructions des savoirs.

 

Manifestations scientifiques organisées pendant le projet (sélection)

Colloque « La fabrique artistique dans le monde arabe », le 22, 25 et 26 novembre 2021, au MucemLab, à la Vieille Charité et à la MSH Paris Nord.

Cycle de journées d’étude « Engagements artistiques et politiques », 4 février 2022 (photographie et recherche), 27 avril (bd et recherche), Mucem.

Rencontre « Autour du musée des futurs à Gaza. Futurismes et muséologies alternatives », MucemLab et La Cité internationale des arts à Paris, 30 mai et 1er juin.

Séminaire « Palestine et Palestinien·nes : nouvelles approches et paradigmes », EHESS, Paris, 2022-2023.

Journée d’étude « Être chercheur.e sur le Moyen-Orient : mission impossible ? », 15 septembre 2022, Collège de France, Paris.