Samir Boumediene, chercheur associé au Département d’histoire de l’Université de Cambridge, accueilli au Centre Norbert Elias, est l’invité de Christelle Rabier du 6 mars au 4 avril 2015.

Sa thèse, intitulée Avoir et savoir: l’appropriation des plantes médicinales américaines par les Européens (1570-1750), soutenue en 2013 à l’Université de Lorraine et lauréate du Prix du Musée du Quai Branly en 2014, sera publiée à la fin de l’année sous le titre « La colonisation du savoir ». Entre Amériques et Europe, elle explore les modalités d’extraction, matérielle et politique, des savoirs sur les plantes américaines et leur diffusion, savante, commerciale, charitable, dans l’Europe moderne.
Dans le prolongement de cette recherche, Samir Boumediene développe désormais une épistémologie du conflit. Au croisement de l’histoire, de l’anthropologie et de la philosophie, ce projet propose d’interpréter, dans leur dimension existentielle, les rapports entre sciences et savoirs à l’époque moderne. A travers l’étude de plusieurs procédés – expédition scientifique, censure, enquête judiciaire, missions d’évangélisation, développements de l’économie marchande – et en comparant différents espaces (Amérique, Europe, Méditerranée), il s’agit de mettre en évidence la dimension savante de l’exercice du pouvoir.
Cette approche, permet, en retour, d’interpréter les contestations et les refus de l’autorité (clandestinité, piraterie, insurrections, etc) dans une optique épistémologique, en montrant les types de connaissances et les stratégies qu’ils mobilisent.

Samir Boumediene participera à plusieurs séminaires (santé et histoire).