L’approche par le genre

 

Dans les recherches conduites au Centre Norbert Elias, la valeur scientifique et la portée épistémologique reconnues aux études de genre ne relèvent pas d’une thématique spécifique car nous considérons qu’elles constituent une dimension transversale des faits sociaux. L’analyse des formes de différenciation, de hiérarchisation et de catégorisation que revêtent et produisent les distinctions de sexe s’inscrit dans une approche pluridisciplinaire et comparative, sollicitant l’anthropologie, l’histoire et la sociologie.

La perspective du genre est ainsi mobilisée dans l’étude de la construction de la personne et des identités sexuées au sein de la parenté, questionnant notamment les dynamiques d’affiliation et d’appartenance au gré des métamorphoses des formes familiales, des mobilités et des migrations. L’articulation des rapports de genre aux rapports d’âges et de générations caractérise les recherches centrées sur l’enfance, l’adolescence et la jeunesse. La dimension du genre traverse également le champ de la santé via l’analyse des dispositifs de soins et de médicalisation, concernant par exemple la maternité. Elle permet d’interroger l’encadrement juridique des sexualités et la part du droit (lois, jurisprudence, doctrine) dans la production des rôles sociaux et des identités. La question du genre est évidemment présente dans l’étude du rapport au travail comme lieu d’examen des dynamiques de féminisation et d’émancipation, mais aussi de reformulation des rapports de pouvoir et des discriminations liées au sexe. Elle conduit enfin à renouveler l’étude du rapport au vivant et à l’environnement, dans le sillage des études écoféministes ou dans l’ethnographie des relations humains- animaux comme lieux de la “fabrique du genre”.

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